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Saturday, December 3, 2011
Identite Nationale en Peril/Le Mauricien 2.12.2011
Wednesday, September 28, 2011
“NOU TI ZIL”: Et si la démocratie était mourante ?/ Le Mauricien 28.09.11
“NOU TI ZIL”: Et si la démocratie était mourante ?

Notre petite île a vu passer un certain nombre de tempêtes ces derniers temps. L’une d’elles est incontestablement l’affaire MedPoint. Comme un bon feuilleton, les rebondissements n’en finissent plus et l’on se demande si l’on verra un jour le bout du tunnel. Pour l’heure, on se contente de laisser travailler les institutions en voulant bien croire à leur indépendance d’action.
Or, le dernier épisode auquel nous avons eu droit a surpris bon nombre de Mauriciens. Nous avons tous appris, avec un certain étonnement pour certains, l’arrestation du Dr. Zouberr Joomaye. Que devrions-nous en penser ? Moi, je ne suis qu’une simple citoyenne, aucunement experte en matière légale. Je me passerai donc de commentaires sur l’aspect légal de cette affaire. Cependant, comme bon nombre de Mauriciens, je me pose des questions. Nous ne savons pas à ce jour si les révélations sont vraies ou fausses. Ce que nous savons c’est que le Docteur en question est devenu suspect du jour au lendemain. Il a été arrêté pour « conspiracy to fabricate facts against the Prime Minister ».
Où est la vérité et où est le mensonge, nous ne le savons pas encore. L’enquête est en cours. Mais nous aimerions comprendre comment on devient suspect aussi rapidement. Est-ce parce que les allégations impliquent une haute personnalité ou est-ce parce que ces allégations seraient gênantes pour certains ? Nous ne le savons pas. Mais on peut d’ores et déjà sentir une certaine méfiance et une crainte de machination. Devrait-on craindre que les institutions soient utilisées par certains ? Devrait-on craindre d’être incriminé pour avoir cru dénoncer une injustice ?
Comme si la saga MedPoint ne suffisait pas pour un si petit pays, nous avons aussi eu droit à l’affaire Khamajeet. Comme tout Mauricien qui écoute la radio, nous avons entendu une certaine bande sonore incriminant le PPS. Là encore, on se demande où est la vérité. Etait-ce une manipulation d’un journaliste en quête de sensation ? Dans ce cas, comment expliquer les menaces de mort qu’il recevrait ? Sommes-nous toujours dans le sensationnel ou devrions-nous nous poser des questions ?
Sans incriminer qui que ce soit, que cette bande sonore soit la vérité ou une pièce montée, ce qui m’intéresse à ce jour, c’est l’implication du contenu de cette bande. Supposons un instant que ce soit des paroles effectivement prononcées par une personne quelconque dont nous ignorions l’identité. Alors, cela répondrait certainement aux questions concernant le désintéressement des jeunes pour toute la chose politique. Cela expliquerait aussi pourquoi les jeunes partis poursuivre des études ne reviennent pas au pays. Quelle place laissent de tels mots à la méritocratie ? C’est assez inquiétant en soi. Ou peut-être est-ce la faute aux habitudes des mandants eux-mêmes ? Parce qu’en fin de compte, dans notre pays, ils sont nombreux encore à apporter leur aide à un candidat à des élections en attendant, comme Perette, que « la poule ponde son œuf pour s’acheter un bœuf ».
Ces interrogations semblent d’autre part confirmer l’atmosphère qui règne dans notre société, telle que reflétée par les réseaux sociaux. A l’heure des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, nous sommes nombreux sur les réseaux comme Facebook. Et qu’y voit-on ? Des jeunes qui s’interrogent sur leur chance de trouver un emploi. Des jeunes qui s’interrogent sur la liberté de l’individu. Des jeunes qui craignent d’être interpellés pour avoir critiqué tel ou tel politicien…
Est-ce la mort de la démocratie dans notre île ? Censure de la presse, intimidation de journaliste, arrestation de témoin, la liste est longue. Et commence à ressembler de trop près à un régime de dictature. Face à toute cette crise, le peuple ne demande qu’une chose. Que la lumière soit faite sur la vérité. Que la démocratie prime. Que ceux à qui le peuple admirable a accordé sa confiance pour diriger ce pays réagissent !
Or, le dernier épisode auquel nous avons eu droit a surpris bon nombre de Mauriciens. Nous avons tous appris, avec un certain étonnement pour certains, l’arrestation du Dr. Zouberr Joomaye. Que devrions-nous en penser ? Moi, je ne suis qu’une simple citoyenne, aucunement experte en matière légale. Je me passerai donc de commentaires sur l’aspect légal de cette affaire. Cependant, comme bon nombre de Mauriciens, je me pose des questions. Nous ne savons pas à ce jour si les révélations sont vraies ou fausses. Ce que nous savons c’est que le Docteur en question est devenu suspect du jour au lendemain. Il a été arrêté pour « conspiracy to fabricate facts against the Prime Minister ».
Où est la vérité et où est le mensonge, nous ne le savons pas encore. L’enquête est en cours. Mais nous aimerions comprendre comment on devient suspect aussi rapidement. Est-ce parce que les allégations impliquent une haute personnalité ou est-ce parce que ces allégations seraient gênantes pour certains ? Nous ne le savons pas. Mais on peut d’ores et déjà sentir une certaine méfiance et une crainte de machination. Devrait-on craindre que les institutions soient utilisées par certains ? Devrait-on craindre d’être incriminé pour avoir cru dénoncer une injustice ?
Comme si la saga MedPoint ne suffisait pas pour un si petit pays, nous avons aussi eu droit à l’affaire Khamajeet. Comme tout Mauricien qui écoute la radio, nous avons entendu une certaine bande sonore incriminant le PPS. Là encore, on se demande où est la vérité. Etait-ce une manipulation d’un journaliste en quête de sensation ? Dans ce cas, comment expliquer les menaces de mort qu’il recevrait ? Sommes-nous toujours dans le sensationnel ou devrions-nous nous poser des questions ?
Sans incriminer qui que ce soit, que cette bande sonore soit la vérité ou une pièce montée, ce qui m’intéresse à ce jour, c’est l’implication du contenu de cette bande. Supposons un instant que ce soit des paroles effectivement prononcées par une personne quelconque dont nous ignorions l’identité. Alors, cela répondrait certainement aux questions concernant le désintéressement des jeunes pour toute la chose politique. Cela expliquerait aussi pourquoi les jeunes partis poursuivre des études ne reviennent pas au pays. Quelle place laissent de tels mots à la méritocratie ? C’est assez inquiétant en soi. Ou peut-être est-ce la faute aux habitudes des mandants eux-mêmes ? Parce qu’en fin de compte, dans notre pays, ils sont nombreux encore à apporter leur aide à un candidat à des élections en attendant, comme Perette, que « la poule ponde son œuf pour s’acheter un bœuf ».
Ces interrogations semblent d’autre part confirmer l’atmosphère qui règne dans notre société, telle que reflétée par les réseaux sociaux. A l’heure des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, nous sommes nombreux sur les réseaux comme Facebook. Et qu’y voit-on ? Des jeunes qui s’interrogent sur leur chance de trouver un emploi. Des jeunes qui s’interrogent sur la liberté de l’individu. Des jeunes qui craignent d’être interpellés pour avoir critiqué tel ou tel politicien…
Est-ce la mort de la démocratie dans notre île ? Censure de la presse, intimidation de journaliste, arrestation de témoin, la liste est longue. Et commence à ressembler de trop près à un régime de dictature. Face à toute cette crise, le peuple ne demande qu’une chose. Que la lumière soit faite sur la vérité. Que la démocratie prime. Que ceux à qui le peuple admirable a accordé sa confiance pour diriger ce pays réagissent !
Thursday, September 15, 2011
Pour ou contre la peine de mort ?/Nooreeda Khodabocus et Najeeb Fokeerbux/Le Mauricien 15.09.2011
Pour ou contre la peine de mort ?
La question de la peine de mort a toujours été un sujet de vifs débats. C’est une question qui est toujours d’actualité. Doit-on l’appliquer ou non? Le débat divise et il y a des arguments forts des deux côtés. Même si les opinions divergent il nous semble intéressant d’analyser la question.
Considérons dans un premier temps les arguments en faveur de la peine capitale.
La peine de mort constitue un châtiment, un moyen de rendre justice. Certains crimes sont en effet tels qu’ils poussent à s’interroger sur l’humanité du criminel. Quel humain pourrait violer un enfant de deux ans, battre à mort son propre enfant, violer et tuer une personne âgée? De ce fait, on pourrait considérer qu’il n’est pas logique d’invoquer les droits de l’homme, d’autant plus que les criminels n’ont souvent pas conscience d’avoir commis un crime.
La peine de mort est aussi un moyen de dissuasion. On pourrait objecter que la peine de mort ne fait pas baisser la criminalité, mais d’un autre côté, elle ne la fait pas augmenter. Toujours est-il que la peine de mort peut constituer un argument dissuasif fort.
La peine de mort permet aussi de prévenir contre la récidive. Combien de criminels recommencent cinq, dix, vingt fois leurs ignominies avant d’être repris par la justice? Il existe certes le risque d’une erreur judiciaire, mais une erreur judiciaire ne vaut-elle pas mieux que plusieurs victimes innocentes qui n’auront jamais la chance de passer devant un tribunal? On pourrait aussi se demander s’il existe une différence entre le condamné à perpétuité par erreur et le condamné à mort par erreur car la peine à perpétuité est tout aussi inhumaine.
D’un point de vue économique, il est indéniable que l’exécution d’un condamné coûte énormément moins qu’une peine à perpétuité. Est-il juste que le contribuable qui prive ses enfants doive payer des impôts qui serviront en partie à nourrir, loger et blanchir des criminels? Est-il juste qu’un père de famille qui se prive pour nourrir sa famille paye des impôts pour donner poulet, poisson, bœuf, légumes, fruits et yaourt à une personne ayant fait un si grand tort à la société?
Si ces arguments nous semblent suffire pour justifier l’introduction de la peine de mort, nous ne pouvons considérer la question indépendamment de la réalité locale ni sans considérer la question d’un point de vue humain.
Si certains crimes poussent à considérer le criminel comme n’étant pas humain, il n’en demeure pas moins qu’il en reste un. De ce fait, nous pensons que chaque individu a droit à la vie et à une seconde chance. Appliquer la peine de mort est synonyme de violer les droits fondamentaux de l’homme. Certes, on peut dire que le condamné a privé quelqu’un de la vie. Mais ce n’est pas pour autant que nous devons appliquer une méthode d’âge de pierre pour venger la victime. Appliquer la peine de mort, ne nous ramène-t-elle pas au même niveau que le criminel que l’on juge?
De plus, si la peine de mort peut constituer un argument dissuasif dans certaines circonstances, on peut se demander si c’est toujours le cas. Est-ce que la peine de mort empêche le crime? Est-ce que la criminalité est vraiment basse comparativement dans les pays ou états où la peine de mort est en vigueur? La criminalité ne serait-elle pas plutôt le reflet d’une société malade? A qui la faute si la pauvreté se répand comme la peste, si les valeurs morales disparaissent? A qui la faute si la société produit un sentiment de frustration intense, un mal-être, un sentiment d’inégalité et d’injustice?
Qu’en est-il de quelqu’un qui n’a pas les moyens pour avoir un excellent avocat ? Et que fait-on des préjugés sur la race, la communauté ou l’appartenance ethnique des individus qui risqueront d’influencer les jugements? Nous pouvons nous interroger dans une société ou la lutte de classe est toujours d’actualité. Quelle garantie de l’efficacité de la peine de mort pouvons-nous donner dans une société où l’argent, la race, l’appartenance ethnique pèsent toujours dans la balance ?
Alors que faire devant ce dilemme ?
Dépendant de la nature du crime et de l’âge de l’accusé, on pourrait mettre en place des moyens de réhabilitation. Beaucoup de moyens existent déjà, mais le taux de criminalité et de récidive semble indiquer un manquement. Si certains prisonniers bénéficient d’une formation, ne serait-elle pas plus efficace couplée d’un suivi psychologique? Ainsi à sa sortie de prison, document prouvant sa bonne foi en main, il peut essayer de se racheter envers la société. Il pourrait alors bénéficier de structures mises en place par l’État, avec l’aide des ONG, d’un suivi pour garantir sa réinsertion. Il est aussi important de l’aider à affronter le regard des autres. Même si la population est informée, et que beaucoup sont prêts à donner une seconde chance, le regard des autres est souvent réprobateur.
Nous avons aussi la question du poids économique des prisonniers. Une des solutions possibles serait les travaux d’intérêt généraux par exemple. On pourrait les faire travailler sur les chantiers de l’État, ce qui les ferait payer leur dette envers la société tout en contribuant à l’État. Il suffirait d’investir dans des bracelets électroniques au lieu de dépenser l’argent de l’État dans des acquisitions dont l’efficacité demeure douteuse. Le prisonnier ayant une certaine formation pourrait aussi mettre ses connaissances au service du pays, ou organiser des sessions de formation avec ses codétenus. On devrait aussi pouvoir avoir différentes structures pour petits et grands délits.
Finalement, la situation n’est que le reflet de notre société et nous sommes tout aussi à blâmer que les institutions, les politiques, le système éducatif, l’économie. Nous faisons face à une perte de valeurs morales. Nous sommes devenus indifférents aux souffrances des autres et contribuons ainsi indirectement à leur aliénation. Nous jugeons les ex-détenus et portons sur eux un regard réprobateur au lieu de les aider. Combien sont-ils, ces hommes et femmes sortis de prison, à qui il n’aura suffi qu’une main tendue pour s’en sortir ?
Acceptons nos erreurs. Nous sommes tous aussi coupables des crimes effectués chaque jour. Nous sommes tous humains et l’erreur est humaine. Ne cherchons pas la voix facile qui pourrait nous coûter cher. Trouvons des moyens justes, en adéquation avec la morale et la société pour combattre la criminalité à Maurice. La société, c’est notre image. Préservons-la, perfectionnons-la!
Considérons dans un premier temps les arguments en faveur de la peine capitale.
La peine de mort constitue un châtiment, un moyen de rendre justice. Certains crimes sont en effet tels qu’ils poussent à s’interroger sur l’humanité du criminel. Quel humain pourrait violer un enfant de deux ans, battre à mort son propre enfant, violer et tuer une personne âgée? De ce fait, on pourrait considérer qu’il n’est pas logique d’invoquer les droits de l’homme, d’autant plus que les criminels n’ont souvent pas conscience d’avoir commis un crime.
La peine de mort est aussi un moyen de dissuasion. On pourrait objecter que la peine de mort ne fait pas baisser la criminalité, mais d’un autre côté, elle ne la fait pas augmenter. Toujours est-il que la peine de mort peut constituer un argument dissuasif fort.
La peine de mort permet aussi de prévenir contre la récidive. Combien de criminels recommencent cinq, dix, vingt fois leurs ignominies avant d’être repris par la justice? Il existe certes le risque d’une erreur judiciaire, mais une erreur judiciaire ne vaut-elle pas mieux que plusieurs victimes innocentes qui n’auront jamais la chance de passer devant un tribunal? On pourrait aussi se demander s’il existe une différence entre le condamné à perpétuité par erreur et le condamné à mort par erreur car la peine à perpétuité est tout aussi inhumaine.
D’un point de vue économique, il est indéniable que l’exécution d’un condamné coûte énormément moins qu’une peine à perpétuité. Est-il juste que le contribuable qui prive ses enfants doive payer des impôts qui serviront en partie à nourrir, loger et blanchir des criminels? Est-il juste qu’un père de famille qui se prive pour nourrir sa famille paye des impôts pour donner poulet, poisson, bœuf, légumes, fruits et yaourt à une personne ayant fait un si grand tort à la société?
Si ces arguments nous semblent suffire pour justifier l’introduction de la peine de mort, nous ne pouvons considérer la question indépendamment de la réalité locale ni sans considérer la question d’un point de vue humain.
Si certains crimes poussent à considérer le criminel comme n’étant pas humain, il n’en demeure pas moins qu’il en reste un. De ce fait, nous pensons que chaque individu a droit à la vie et à une seconde chance. Appliquer la peine de mort est synonyme de violer les droits fondamentaux de l’homme. Certes, on peut dire que le condamné a privé quelqu’un de la vie. Mais ce n’est pas pour autant que nous devons appliquer une méthode d’âge de pierre pour venger la victime. Appliquer la peine de mort, ne nous ramène-t-elle pas au même niveau que le criminel que l’on juge?
De plus, si la peine de mort peut constituer un argument dissuasif dans certaines circonstances, on peut se demander si c’est toujours le cas. Est-ce que la peine de mort empêche le crime? Est-ce que la criminalité est vraiment basse comparativement dans les pays ou états où la peine de mort est en vigueur? La criminalité ne serait-elle pas plutôt le reflet d’une société malade? A qui la faute si la pauvreté se répand comme la peste, si les valeurs morales disparaissent? A qui la faute si la société produit un sentiment de frustration intense, un mal-être, un sentiment d’inégalité et d’injustice?
Qu’en est-il de quelqu’un qui n’a pas les moyens pour avoir un excellent avocat ? Et que fait-on des préjugés sur la race, la communauté ou l’appartenance ethnique des individus qui risqueront d’influencer les jugements? Nous pouvons nous interroger dans une société ou la lutte de classe est toujours d’actualité. Quelle garantie de l’efficacité de la peine de mort pouvons-nous donner dans une société où l’argent, la race, l’appartenance ethnique pèsent toujours dans la balance ?
Alors que faire devant ce dilemme ?
Dépendant de la nature du crime et de l’âge de l’accusé, on pourrait mettre en place des moyens de réhabilitation. Beaucoup de moyens existent déjà, mais le taux de criminalité et de récidive semble indiquer un manquement. Si certains prisonniers bénéficient d’une formation, ne serait-elle pas plus efficace couplée d’un suivi psychologique? Ainsi à sa sortie de prison, document prouvant sa bonne foi en main, il peut essayer de se racheter envers la société. Il pourrait alors bénéficier de structures mises en place par l’État, avec l’aide des ONG, d’un suivi pour garantir sa réinsertion. Il est aussi important de l’aider à affronter le regard des autres. Même si la population est informée, et que beaucoup sont prêts à donner une seconde chance, le regard des autres est souvent réprobateur.
Nous avons aussi la question du poids économique des prisonniers. Une des solutions possibles serait les travaux d’intérêt généraux par exemple. On pourrait les faire travailler sur les chantiers de l’État, ce qui les ferait payer leur dette envers la société tout en contribuant à l’État. Il suffirait d’investir dans des bracelets électroniques au lieu de dépenser l’argent de l’État dans des acquisitions dont l’efficacité demeure douteuse. Le prisonnier ayant une certaine formation pourrait aussi mettre ses connaissances au service du pays, ou organiser des sessions de formation avec ses codétenus. On devrait aussi pouvoir avoir différentes structures pour petits et grands délits.
Finalement, la situation n’est que le reflet de notre société et nous sommes tout aussi à blâmer que les institutions, les politiques, le système éducatif, l’économie. Nous faisons face à une perte de valeurs morales. Nous sommes devenus indifférents aux souffrances des autres et contribuons ainsi indirectement à leur aliénation. Nous jugeons les ex-détenus et portons sur eux un regard réprobateur au lieu de les aider. Combien sont-ils, ces hommes et femmes sortis de prison, à qui il n’aura suffi qu’une main tendue pour s’en sortir ?
Acceptons nos erreurs. Nous sommes tous aussi coupables des crimes effectués chaque jour. Nous sommes tous humains et l’erreur est humaine. Ne cherchons pas la voix facile qui pourrait nous coûter cher. Trouvons des moyens justes, en adéquation avec la morale et la société pour combattre la criminalité à Maurice. La société, c’est notre image. Préservons-la, perfectionnons-la!
Thursday, August 11, 2011
Et quel sera le prochain episode de la saga medpoint? par Nooreeda Khodabocus Le Mauricien 11/08/11
L’INTRIGUE PRINCIPALE: Et quel sera le prochain épisode de la saga Medpoint ?
Comme la faune et la flore, la politique est aussi endémique de notre petite île. C’est ce que nous démontre la saga Medpoint et tout ce qui se passe dans les différents partis politiques ces derniers jours.
Tout le monde en parle. La nouvelle a tenu l’île en haleine pendant des jours. Tel un feuilleton, les épisodes se sont déroulés sous nos yeux. Certains étaient prévisibles, d’autres ont eu l’effet d’une bombe.
Il y a eu la dénonciation de l’affaire Medpoint par le leader de l’opposition. Ensuite, nous avons eu droit au temps de réaction légendaire de notre Premier Ministre à agir. Et encore, une démission en bloc des ministres du MSM, tout en criant loyauté à l’Alliance de l’Avenir. Puis, l’inévitable cassure. Après la cassure, comme on pouvait le deviner, de grand allié d’hier, Navin Ramgoolam est traité de tous les noms par son ex- « frère », Jugnauth fils.
En effet, alors que Pravind Jugnauth faisait encore partie de l’alliance gouvernementale, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Une fois le divorce annoncé, voilà que chacun se jette la pierre. Et dans toute cette histoire, c’est finalement Paul Bérenger qui est loué. Pour Navin Ramgoolam, il est même devenu quelqu’un doté d’une « culture politique ».
Après le divorce, là encore, on pouvait s’y attendre, nous avons eu droit à l’épisode « transfuge » qui nous tient d’ailleurs toujours en haleine. Quelle image devons-nous alors garder d’un PM qui aime clamer que lorsqu’on quitte un parti politique, il vaudrait mieux arrêter tout court la politique ?
Cela voudrait-il dire que le PM aurait redéfini le transfugisme ? Quand tu quittes mon parti tu es un transfuge. Quand après la cassure de l’alliance gouvernementale tu choisis d’abandonner ton parti pour intégrer mon équipe, tu es quelqu’un qui choisit de continuer le travail annoncé sous la bannière d’une alliance morte.
Nous avons aussi eu droit à l’épisode de la révélation concernant S. Soodhun, président du MSM comme étant la source de l’information que détenait Paul Bérenger. Et comme au MSM on a un grand sens de la loyauté, alors qu’il n’était que suppléant, il devient le président.
Et après toutes ces péripéties, on retrouve une opposition composée essentiellement du MMM et du MSM, face à un Ptr affaibli malgré les dires de ses dirigeants.
Que nous réserve le feuilleton ? Est-ce une de ces séries dont on se lasse vite, tellement les épisodes se répètent ou une de celles qui sait nous tenir en haleine ? Le dénouement, sera-t-il digne de l’attente ou sera-t-il une déception ?
Suite aux récents événements, la posture des 3 grands partis pourrait se résumer ainsi. Le Ptr est à la pêche aux transfuges pour s’assurer une pseudo-aisance avec sa majorité minime. Le MSM en est aux menaces envers le Ptr, et aurait des révélations à faire. Et le MMM est le parti qui aura permis de mettre au jour toute cette affaire.
Parmi les scénarios possibles pour la suite de la saga, le premier scénario, comme le veulent les bruits qui courent, serait une alliance MSM-MMM. Question : quelle crédibilité aurait le MMM à s’allier avec un parti qui serait soupçonné d’être impliqué dans le scandale du siècle ? L’autre scénario serait un travail d’équipe entre les 2 grands partis qui forment l’opposition afin de la renforcer. Le MMM saura-t-il se montrer digne et résister à la tentation d’alliance ou se laissera-t-il une fois de plus tenter afin de s’assurer un bon score aux élections ?
Dans l’éventualité d’une quelconque alliance de la part du MMM, ce serait alors perdre en crédibilité du côté de son électorat. Une alliance le ramènerait du côté des assoiffés de pouvoir. Que l’ICAC fasse son travail. Que l’opposition fasse son travail à la reprise des travaux parlementaires. Que ce soit chaque parti pour soi et tous pour le pays !
Manchester Utd et Arsenal… vs. Liverpool ?
Parce qu’en fin de compte, à quoi se résument ces jeux d’alliances ? Le ridicule de cet état des choses se révèle par une simple analogie à un domaine que tout le monde ou presque peut comprendre : le football. On aurait Manchester United qui se prépare pour un match face à son grand rival Liverpool. Pendant la préparation, l’entraîneur se rend compte d’une certaine lacune en défense. Il demande alors à Arsenal de s’allier à lui pour qu’à eux deux ils puissent vaincre Liverpool. Ridicule n’est-ce pas ? Mais c’est ce que nous servent les partis politiques depuis des lustres. Un parti c’est une équipe, uni par des convictions, une idéologie, une philosophie, un programme. Bien qu’il puisse avoir des points communs avec un autre parti, les deux restent foncièrement différents. Les alliances sont tout simplement ridicules et vouées à la cassure comme toutes les différentes alliances qui se sont succédé sur la scène politique l’ont démontré. Et à l’issue de ces manigances de la part des dirigeants de différents partis, il n’est pas drôle que les partisans en soient arrivés à « soutenir » un parti comme on soutient une équipe de foot. J’aime les diables rouges et je ne changerai pas d’équipe même s’ils sont sûrs de perdre… On soutient un parti sans se poser de questions, sans réfléchir, sans pouvoir être objectif.
Alors que nous réserve le feuilleton ? L’avenir nous le dira. Et pour une fois peut-être nous souhaiterions que les bruits qui courent soient faux et que ce qui se passe sur l’avant scène n’occulte pas l’intrigue principale qui demeure l’affaire Medpoint.
* Jeunesse Militante
Tout le monde en parle. La nouvelle a tenu l’île en haleine pendant des jours. Tel un feuilleton, les épisodes se sont déroulés sous nos yeux. Certains étaient prévisibles, d’autres ont eu l’effet d’une bombe.
Il y a eu la dénonciation de l’affaire Medpoint par le leader de l’opposition. Ensuite, nous avons eu droit au temps de réaction légendaire de notre Premier Ministre à agir. Et encore, une démission en bloc des ministres du MSM, tout en criant loyauté à l’Alliance de l’Avenir. Puis, l’inévitable cassure. Après la cassure, comme on pouvait le deviner, de grand allié d’hier, Navin Ramgoolam est traité de tous les noms par son ex- « frère », Jugnauth fils.
En effet, alors que Pravind Jugnauth faisait encore partie de l’alliance gouvernementale, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Une fois le divorce annoncé, voilà que chacun se jette la pierre. Et dans toute cette histoire, c’est finalement Paul Bérenger qui est loué. Pour Navin Ramgoolam, il est même devenu quelqu’un doté d’une « culture politique ».
Après le divorce, là encore, on pouvait s’y attendre, nous avons eu droit à l’épisode « transfuge » qui nous tient d’ailleurs toujours en haleine. Quelle image devons-nous alors garder d’un PM qui aime clamer que lorsqu’on quitte un parti politique, il vaudrait mieux arrêter tout court la politique ?
Cela voudrait-il dire que le PM aurait redéfini le transfugisme ? Quand tu quittes mon parti tu es un transfuge. Quand après la cassure de l’alliance gouvernementale tu choisis d’abandonner ton parti pour intégrer mon équipe, tu es quelqu’un qui choisit de continuer le travail annoncé sous la bannière d’une alliance morte.
Nous avons aussi eu droit à l’épisode de la révélation concernant S. Soodhun, président du MSM comme étant la source de l’information que détenait Paul Bérenger. Et comme au MSM on a un grand sens de la loyauté, alors qu’il n’était que suppléant, il devient le président.
Et après toutes ces péripéties, on retrouve une opposition composée essentiellement du MMM et du MSM, face à un Ptr affaibli malgré les dires de ses dirigeants.
Que nous réserve le feuilleton ? Est-ce une de ces séries dont on se lasse vite, tellement les épisodes se répètent ou une de celles qui sait nous tenir en haleine ? Le dénouement, sera-t-il digne de l’attente ou sera-t-il une déception ?
Suite aux récents événements, la posture des 3 grands partis pourrait se résumer ainsi. Le Ptr est à la pêche aux transfuges pour s’assurer une pseudo-aisance avec sa majorité minime. Le MSM en est aux menaces envers le Ptr, et aurait des révélations à faire. Et le MMM est le parti qui aura permis de mettre au jour toute cette affaire.
Parmi les scénarios possibles pour la suite de la saga, le premier scénario, comme le veulent les bruits qui courent, serait une alliance MSM-MMM. Question : quelle crédibilité aurait le MMM à s’allier avec un parti qui serait soupçonné d’être impliqué dans le scandale du siècle ? L’autre scénario serait un travail d’équipe entre les 2 grands partis qui forment l’opposition afin de la renforcer. Le MMM saura-t-il se montrer digne et résister à la tentation d’alliance ou se laissera-t-il une fois de plus tenter afin de s’assurer un bon score aux élections ?
Dans l’éventualité d’une quelconque alliance de la part du MMM, ce serait alors perdre en crédibilité du côté de son électorat. Une alliance le ramènerait du côté des assoiffés de pouvoir. Que l’ICAC fasse son travail. Que l’opposition fasse son travail à la reprise des travaux parlementaires. Que ce soit chaque parti pour soi et tous pour le pays !
Manchester Utd et Arsenal… vs. Liverpool ?
Parce qu’en fin de compte, à quoi se résument ces jeux d’alliances ? Le ridicule de cet état des choses se révèle par une simple analogie à un domaine que tout le monde ou presque peut comprendre : le football. On aurait Manchester United qui se prépare pour un match face à son grand rival Liverpool. Pendant la préparation, l’entraîneur se rend compte d’une certaine lacune en défense. Il demande alors à Arsenal de s’allier à lui pour qu’à eux deux ils puissent vaincre Liverpool. Ridicule n’est-ce pas ? Mais c’est ce que nous servent les partis politiques depuis des lustres. Un parti c’est une équipe, uni par des convictions, une idéologie, une philosophie, un programme. Bien qu’il puisse avoir des points communs avec un autre parti, les deux restent foncièrement différents. Les alliances sont tout simplement ridicules et vouées à la cassure comme toutes les différentes alliances qui se sont succédé sur la scène politique l’ont démontré. Et à l’issue de ces manigances de la part des dirigeants de différents partis, il n’est pas drôle que les partisans en soient arrivés à « soutenir » un parti comme on soutient une équipe de foot. J’aime les diables rouges et je ne changerai pas d’équipe même s’ils sont sûrs de perdre… On soutient un parti sans se poser de questions, sans réfléchir, sans pouvoir être objectif.
Alors que nous réserve le feuilleton ? L’avenir nous le dira. Et pour une fois peut-être nous souhaiterions que les bruits qui courent soient faux et que ce qui se passe sur l’avant scène n’occulte pas l’intrigue principale qui demeure l’affaire Medpoint.
* Jeunesse Militante
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Sunday, July 31, 2011
Thursday, July 28, 2011
ENGAGEMENT DES JEUNES: Redonner à la politique sa dignité et sa raison d’être
ENGAGEMENT DES JEUNES: Redonner à la politique sa dignité et sa raison d’être

On se demande souvent pourquoi la politique n’intéresse pas les jeunes à Maurice. La réponse semble évidente dès lors que l’on songe à tout ce qui s’est passé ces derniers temps.
Saturday, July 23, 2011
Introduction du Creole a L'ecole: Un cas de politique linguistique/Nooreeda Khodabocus/Le Mauricien22.07.11 (Part 2)
Introduction du créole à l’école : un cas de politique linguistique
L’élaboration des politiques linguistiques
Article paru dans Le Mauricien | Une politique linguistique est censée résoudre un problème ou éviter des problèmes d’ordre linguistique au niveau de la société. Quels problèmes sont liés au créole ? Nous pouvons légitimement nous poser la question. Le problème majeur semble être la dévalorisation d’une certaine couche de la société par la dévaluation du créole. D’une manière particulière, l’échec scolaire serait lié au fait de l’absence du créole justement. N’élimine-t-on pas ce problème en permettant au créole d’être langue d’enseignement ? En fin de compte, cette situation, ce problème, ne serait-il pas une fiction encouragée par les hommes politiques pour servir leur intérêt ?
Le but d’une politique linguistique est de partir d’une situation initiale et de proposer des choix en vue d’obtenir une situation jugée plus satisfaisante. Ici, en l’occurrence, le choix a été d’introduire le créole à l’école. Ce choix est en lui-même louable. Il s’agit de perpétuer le patrimoine, bien que là encore, on se pose des questions. Le créole n’est pas une langue en danger si l’on en croit le dernier recensement de la population de 2000, en attendant de connaître les résultats du recensement effectué cette année. La planification linguistique s’intéresse quant à elle à l’organisation des différentes phases. Bien qu’en pratique les choses soient plus complexes, on peut compter quatre phases principales :
Identification d’un problème. Ici, le problème concerne la place du créole dans l’éducation. Considérons la situation. On a jugé nécessaire l’introduction du créole. Dès cette étape, les problèmes réels qui auraient dû émerger concernent le curriculum et le recrutement et la formation des enseignants. Qu’en est-il actuellement ? La décision a été prise et ce n’est qu’ensuite qu’on a considéré ces aspects. A cinq mois de la rentrée scolaire de 2012, la formation des enseignants est au point de départ. Ce temps est-il suffisant ? Ne devrait-on pas déjà avoir un cursus afin de faciliter la formation par rapport à ce cursus justement ?
Évaluation des solutions possibles. Vu que les problèmes qui auraient dû être identifiés dans la phase 1 n’ont émergé qu’après la phase 4, il est difficile, voire impossible de considérer cette étape. Pour s’en tenir à la situation, il semblerait que la question de choix ne se poserait pas dans la mesure où le choix était déjà fait.
Choix d’une solution. La plupart du temps les choix sont décidés en haut lieu, et ce rarement à l’issue de processus démocratiques. La population n’est pas interrogée pour qu’elle donne son opinion. Bien que les décideurs politiques puissent consulter divers spécialistes, il n’en demeure pas moins qu’ils sont les seuls à détenir le pouvoir. Or, pour qu’une politique soit efficace, il faut qu’elle soit comprise et acceptée de façon minimale par la population et que celle-ci ait les moyens de la suivre. Le créole sera enseigné à l’école. Mais l’orthographe a-t-il été vulgarisé auprès de la population ? A-t-on mis en œuvre des moyens de diffusion, comme des sessions d’information ou de formation ?
Application. C’est la phase critique. Pour qu’une politique soit effective, il faut qu’elle soit planifiée et qu’elle se donne les moyens de cette planification. Parmi ces moyens, on compte les moyens financiers, structurels et humains. On court aussi le risque, dans le cas d’une politique mal définie, d’une « défaite » de cette politique par le gouvernement qui suivrait. Dans tous les cas, il faut sensibiliser la population, l’informer, financer des campagnes médiatiques, autant de mesures qui ont un coût non négligeable. Que nous indique la situation actuelle ? Aucune campagne de vulgarisation n’a été menée auprès de la population. Devrons-nous alors attendre que les petits aient commencé leur apprentissage pour partager ce qu’ils ont appris à papa et maman ? Ou chacun devra-t-il se procurer un dictionnaire pour pouvoir suivre l’évolution de son enfant ?
Après avoir instauré la politique, il faut encore se doter de moyens pour la diffuser. Une politique linguistique ne peut pas non plus se passer d’un appui législatif. Elle nécessite une prise de position claire et définitive qui trouve son aboutissement dans la Constitution.
La réussite des politiques et planifications linguistiques dépend de nombreux facteurs, pas tous linguistiques. Les enjeux sont multiples.
Pour terminer considérons brièvement la situation actuelle. La décision a été prise. Or, après avoir passé en revue les phases théoriques, on s’aperçoit qu’il y a eu un certain manquement à un certain niveau. Toutes les étapes ont-elles été respectées ? Cela n’est pas sûr. Cette situation n’est-elle pas la conséquence directe d’un empressement ? Le Ministre est content d’avoir trouvé 99 « trainee teachers » pour suivre la formation. Y a-t-il de quoi se vanter ? Quel « trainee » un peu sensé passerait à côté de l’opportunité de se voir devenir « teacher » à la seule condition de suivre la formation ? Sans oublier la compensation salariale en prime pour les enseignants choisissant d’enseigner le créole. Ne serait-ce pas finalement une autre illustration de la soif de pouvoir et de l’ego de certains politiciens ? Et il n’y a toujours pas de curriculum ni de manuels plus de cinq mois après le début du travail entamé par AKM et la MIE. A quoi dans ce cas former les futurs enseignants, un programme n’étant pas encore défini ? Après tout, le Ministre de l’Éducation, si tout se passe comme il le prévoit, restera dans l’histoire comme celui ayant osé franchir le pas. Si l’enseignement du créole est en soi très louable, la situation actuelle montre un réel manque.
Défendons notre patrimoine, mais pas à n’importe quel prix, et surtout pas aux dépens de nos enfants qui comme les politiciens aiment tellement à le faire entendre, sont l’avenir du pays !
Le but d’une politique linguistique est de partir d’une situation initiale et de proposer des choix en vue d’obtenir une situation jugée plus satisfaisante. Ici, en l’occurrence, le choix a été d’introduire le créole à l’école. Ce choix est en lui-même louable. Il s’agit de perpétuer le patrimoine, bien que là encore, on se pose des questions. Le créole n’est pas une langue en danger si l’on en croit le dernier recensement de la population de 2000, en attendant de connaître les résultats du recensement effectué cette année. La planification linguistique s’intéresse quant à elle à l’organisation des différentes phases. Bien qu’en pratique les choses soient plus complexes, on peut compter quatre phases principales :
Identification d’un problème. Ici, le problème concerne la place du créole dans l’éducation. Considérons la situation. On a jugé nécessaire l’introduction du créole. Dès cette étape, les problèmes réels qui auraient dû émerger concernent le curriculum et le recrutement et la formation des enseignants. Qu’en est-il actuellement ? La décision a été prise et ce n’est qu’ensuite qu’on a considéré ces aspects. A cinq mois de la rentrée scolaire de 2012, la formation des enseignants est au point de départ. Ce temps est-il suffisant ? Ne devrait-on pas déjà avoir un cursus afin de faciliter la formation par rapport à ce cursus justement ?
Évaluation des solutions possibles. Vu que les problèmes qui auraient dû être identifiés dans la phase 1 n’ont émergé qu’après la phase 4, il est difficile, voire impossible de considérer cette étape. Pour s’en tenir à la situation, il semblerait que la question de choix ne se poserait pas dans la mesure où le choix était déjà fait.
Choix d’une solution. La plupart du temps les choix sont décidés en haut lieu, et ce rarement à l’issue de processus démocratiques. La population n’est pas interrogée pour qu’elle donne son opinion. Bien que les décideurs politiques puissent consulter divers spécialistes, il n’en demeure pas moins qu’ils sont les seuls à détenir le pouvoir. Or, pour qu’une politique soit efficace, il faut qu’elle soit comprise et acceptée de façon minimale par la population et que celle-ci ait les moyens de la suivre. Le créole sera enseigné à l’école. Mais l’orthographe a-t-il été vulgarisé auprès de la population ? A-t-on mis en œuvre des moyens de diffusion, comme des sessions d’information ou de formation ?
Application. C’est la phase critique. Pour qu’une politique soit effective, il faut qu’elle soit planifiée et qu’elle se donne les moyens de cette planification. Parmi ces moyens, on compte les moyens financiers, structurels et humains. On court aussi le risque, dans le cas d’une politique mal définie, d’une « défaite » de cette politique par le gouvernement qui suivrait. Dans tous les cas, il faut sensibiliser la population, l’informer, financer des campagnes médiatiques, autant de mesures qui ont un coût non négligeable. Que nous indique la situation actuelle ? Aucune campagne de vulgarisation n’a été menée auprès de la population. Devrons-nous alors attendre que les petits aient commencé leur apprentissage pour partager ce qu’ils ont appris à papa et maman ? Ou chacun devra-t-il se procurer un dictionnaire pour pouvoir suivre l’évolution de son enfant ?
Après avoir instauré la politique, il faut encore se doter de moyens pour la diffuser. Une politique linguistique ne peut pas non plus se passer d’un appui législatif. Elle nécessite une prise de position claire et définitive qui trouve son aboutissement dans la Constitution.
La réussite des politiques et planifications linguistiques dépend de nombreux facteurs, pas tous linguistiques. Les enjeux sont multiples.
Pour terminer considérons brièvement la situation actuelle. La décision a été prise. Or, après avoir passé en revue les phases théoriques, on s’aperçoit qu’il y a eu un certain manquement à un certain niveau. Toutes les étapes ont-elles été respectées ? Cela n’est pas sûr. Cette situation n’est-elle pas la conséquence directe d’un empressement ? Le Ministre est content d’avoir trouvé 99 « trainee teachers » pour suivre la formation. Y a-t-il de quoi se vanter ? Quel « trainee » un peu sensé passerait à côté de l’opportunité de se voir devenir « teacher » à la seule condition de suivre la formation ? Sans oublier la compensation salariale en prime pour les enseignants choisissant d’enseigner le créole. Ne serait-ce pas finalement une autre illustration de la soif de pouvoir et de l’ego de certains politiciens ? Et il n’y a toujours pas de curriculum ni de manuels plus de cinq mois après le début du travail entamé par AKM et la MIE. A quoi dans ce cas former les futurs enseignants, un programme n’étant pas encore défini ? Après tout, le Ministre de l’Éducation, si tout se passe comme il le prévoit, restera dans l’histoire comme celui ayant osé franchir le pas. Si l’enseignement du créole est en soi très louable, la situation actuelle montre un réel manque.
Défendons notre patrimoine, mais pas à n’importe quel prix, et surtout pas aux dépens de nos enfants qui comme les politiciens aiment tellement à le faire entendre, sont l’avenir du pays !
Friday, July 22, 2011
Introduction du Creole a L'ecole: Un cas de politique linguistique/Nooreeda Khodabocus/Le Mauricien22.07.11
PREMIÈRE PARTIE: Introduction du créole à l’école : un cas de politique linguistique
Nooreeda Khodabocus*
(Jeunesse Militante)
L’introduction du créole à l’école fait partie de ce qu’on nomme « politique linguistique ». Le langage est un fait social et possède une dimension politique, d’une part dans le sens de l’adjectif, c’est-à-dire « qui est relatif à la société » et d’autre part dans le sens du nom, c’est-à-dire « l’ensemble des affaires publiques ». Mon propos est d’évoquer ici les bases théoriques de l’élaboration d’une politique et d’évaluer à la lumière de ces observations la situation actuelle quant à l’introduction du créole comme matière à l’école.
Saturday, July 16, 2011
Sunday, July 10, 2011
Saturday, June 25, 2011
LA MENTALITÉ MAURICIENNE… Une facette des habitudes de penser/Nooreeda Khodabocus/Le Mauricien 24.06.2011
LA MENTALITÉ MAURICIENNE…
Une facette des habitudes de penser
Une facette des habitudes de penser
On entend beaucoup parler de réforme du système éducatif. L'une des questions majeures dans ce débat concerne certainement l'élimination de l'élitisme. L'élitisme est-il vraiment en cause dans notre système ou serait-ce plutôt la mentalité mauricienne justement ? La réalité est qu'aujourd'hui encore nous sommes face à une certaine obsession pour certaines filières académiques au détriment d'autres filières considérées comme " perte de temps ", " pas scientifique " ou " ki to pou al fer avec ene diplôme en langue, en musique, ou en dessin ? ".
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