Après le faste de ton anniversaire, je me tiens devant toi, empli de honte et de culpabilité, ô ma Mère Patrie. Tes enfants ont failli à la tâche de te glorifier.
Fraîche est ta beauté, doux est ton parfum
Nous détruisons arbres et forêts pour faire place au bitume et au béton sans même penser à ta conservation, bien qu'il ne te reste plus que deux pour-cent de ta beauté endémique. Je comprends ta jalousie quand ta sœur Réunion se pavane devant toi avec son écharpe de Patrimoine mondial de l'Humanité.
En paix, justice et liberté
1968. Les chaînes du colonialisme se sont rompues et l'île Maurice a pris son envol. Toutefois, l'indépendance n'est pas une récompense, c'est une responsabilité envers notre pays bien aimé. Avec la mégalomanie viscérale de certains dirigeants, on n'est pas à l'abri de finir comme Icare.
Quarante-trois ans après, des groupuscules autoproclamés porte-parole de leurs communautés respectives, n'ont d'autres aspirations et de fusil d'épaule que de protéger " zot bann, rod zot bout " et d'étouffer la liberté d'expression d'autrui. Il semblerait pour eux que si l'on pense, on ose critiquer au lieu d'obéir : l'indépendance de l'esprit devient un crime…
La corruption, le népotisme, les passe-droits sont autant de perversions dont nous témoignons de manière impuissante au quotidien. Le peuple sous anesthésie générale, assommé par les augmentations de prix injustifiées, s'est résolu à la fatalité qui se résume ainsi : " moralité pa ranpli vant ". En résulte une course frénétique vers les jeux de hasard, la prostitution et la drogue. A chacun sa façon de " tracer " et de s'évader.
Nous voici tous debout !
La nation se construit toujours. Chacun a le devoir d'apporter sa pierre à l'édifice et de le consolider afin de léguer aux générations futures une île Maurice qui soit un seul peuple et une seule nation.
Le seul cadeau que je puisse t'offrir, ô Mère Patrie, c'est l'espoir de notre jeunesse.
Que Dieu te bénisse
Aujourd'hui et toujours !
Fabiani Balisson
On behalf of Jeunesse Militante
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