Thursday, March 24, 2011

Kifer sa 2e la grève la faim bann employés Infinity BPO la ? by Kugan Parapen / Le Mauricien 24/03/11

Comité de soutien "Infinity BPO - Combat contre l'Injustice"

Demain, vendredi 25 mars 2011, Infinity Tower, Ebène CyberCity, il est minuit... Devant la porte principale de ce symbole du capitalisme esclavagiste, à même le sol, les grévistes s'apprêteront à enclencher leur seizième jour de grève de la faim. Victimes injustes de la politique inhumaine de Jean Suzanne, ignorées par le gouvernement et boudées par les médias, ces braves âmes n'en démordent pas. Ils iront jusqu'au bout, leur cause est juste !

Flash-back, 11 février 2011. La première grève de la faim des employés d'Infinity a un heureux dénouement. Jean Suzanne cède, des employés sont payés. Hélas, comme dans l'Animal Farm d'Orwell, certains employés ont plus de droits que d'autres. Il y a peu de mots qui peuvent décrire le machiavélisme du patronat. En effet, il n'y a pas meilleure façon d'affaiblir un mouvement que de l'amputer de certains de ses membres vitaux. C'est ce qu'aurait fait Jean Suzanne en distribuant les Rs 4,8 millions destinées aux employés d'Infinity de manière aléatoire, pour ne pas dire préférentielle. Ainsi, des employés touchent la totalité de ce qu'on leur doit, d'autres une grosse majorité alors que certains, 148 pour être précis, pe touzour atann avek zot la bouzi rouz. La direction a voulu éteindre un feu en l'attisant…

Le drame de l'histoire va bien au-delà des salaires impayés, il réside dans le système féodal mauricien qui se résume à un procédé fort simple, mais ô combien tordu : une oligarchie qui s'achète la classe moyenne à pas cher et ignore complètement ceux au bas de l'échelle, avec la bénédiction d'une classe politique, elle-même membre important de cette oligarchie. Mais attendez une minute, c'est du déjà-vu ! Rappelez vous les années 70, la lutte des classes, le non-respect des droits des travailleurs, la répression de la presse, la zone franche zone souffrance. Bis repetita...

Faut-il encore se demander pour qui roule ce gouvernement ? Les signes sont là. L'ami et l'ex-conseiller du Premier ministre qui bafoue les droits des travailleurs ; l'Etat qui prend l'argent du contribuable en vue d'aider, semble-t-il, " l'ami " Suzanne à mieux déposer le bilan ; un gouvernement ne donnant aucun signe de vie face à la détresse de ces travailleurs bai… par Suzanne, excusez-moi du peu. Elus du peuple, carapates du pouvoir, à la merci du privé. Merci.

_Certes, il y a l'aspect légal de la chose. La présomption d'innocence est de rigueur, même pour Jean Suzanne. Mais quid de l'aspect moral et humain de la chose ? Tout le monde sait que des employés de la BPO ont travaillé depuis novembre 2010 jusqu'au début février et n'ont pas été rémunérés. Le devoir d'un gouvernement est de veiller au bien-être de son peuple. Le fait-il ? Jean Suzanne aurait dit à une employée lui réclamant son dû afin de pouvoir acheter du lait pour son nourrisson : " Si tonn kapav atann tout sa letan-la, to kapav atann ankor. " Le gouvernement aurait-il adopté la même stratégie ? Celle de se ranger derrière l'aspect légal du litige et d'oublier que chaque jour qui passe pousse le travailleur non-remunéré vers une précarité encore plus profonde et dangereuse.

_Tout travail mérite récompense et c'est le rôle de l'Etat d'agir en tant que garant de ce droit fondamental. Il faut tout de même pas oublier qu'il s'est porté garant de l'institution que représente Infinity BPO. Les employés mauriciens ne peuvent être les victimes … Les travailleurs ont des droits et il se doit de s'unir et de se serrer les coudes dans ces moments difficiles. Ce que réclament les grévistes est moralement et humainement légitime ; ils veulent que le gouvernement débloque un fonds pour les payer en attendant la décision de la justice. Les lois du travail doivent être amendées afin qu'un gouvernement puisse aider des employés, comme dans le cas d'Infinity. Il suffirait d'instituer un comité parlementaire indépendant pour statuer sur la validité de l'aide sollicitée, et le tour est joué. En attendant de telles réformes, l'État a le devoir de venir en aide à ces personnes, victimes d'un système injuste et bancale. C'est le souhait de son peuple.

Cette grève n'est pas que pour l'argent. Une volonté bien plus profonde anime les grévistes. Celle d'améliorer le sort des travailleurs, celle de réformer un système suranné, celle de garantir que pareille tragédie ne se reproduise plus.

La classe syndicale et politique, si elle existe vraiment, ainsi que les médias doivent soutenir le mouvement ; mais il appartient surtout à la jeunesse mauricienne de se réveiller. "Infinity BPO - Combat contre l'Injustice" est un mouvement de jeunes pour les jeunes. L'heure est à la mobilisation ! Rejoignez le mouvement.

Cynthia, Elvina et Jeff, nous sommes avec vous !

KUGAN PARAPEN

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