LE SYSTÈME DE QUOTA: “Progrès” pour les femmes, recul pour la méritocratie
Article paru dans Le Mauricien |
Depuis l’accession de l’île Maurice à l’indépendance, d’importants progrès en matière d’égalité des sexes ont été accomplis. Les femmes peuvent désormais s’affirmer dans bon nombre d’espaces de la vie publique. Cependant, elles sont encore sous-représentées au niveau des responsabilités politiques.
Après le renvoi antidémocratique des élections municipales l’année dernière en raison d’une réforme que compte apporter le gouvernement, tout porte à croire que la Local Government Act 2003 sera tôt ou tard remplacée par une nouvelle loi. Est-ce par fanatisme politique en vue d’effacer les traces de ceux qui se félicitent d’une loi “formidable” ou est-ce là une stratégie pour brouiller les cartes? Quoi qu’il en soit, ce projet de loi comporte deux éléments importants : le non cumul des fonctions par les députés et un système de quota. Théoriquement, le non cumul des fonctions générera plus de places pour une nouvelle génération de politiciens. Quant au quota, les partis politiques devront obligatoirement aligner un tiers de candidats femmes.
Le quota découle du fait qu’il y ait un manque d’opportunités pour que les femmes puissent réaliser leur potentiel sur le plan politique. L’idée qui sous-tend ce système consiste à garantir une participation accrue de la gent féminine et à veiller à ce qu’elle ne soit pas marginalisée. La formule que préconise le ministre vise à faire en sorte que les femmes constituent au moins un tiers des conseillers municipaux.
A première vue, c’est intéressant dans la mesure où l’expérience des femmes est nécessaire à la vie politique. Ce système permettra une utilisation maximale des ressources humaines. Il faut aussi souligner qu’on aura droit à des expériences différentes qui peuvent se révéler enrichissantes sur le plan politique. En cela, le quota est un moyen efficace pour un accroissement substantiel de la représentation des femmes.
Toutefois, le revers de la médaille veut que ce système de quota soit contraire au principe d’égalité des chances. Il faut rappeler que cette hausse substantielle de la représentation des femmes pourrait être plus quantitative que qualitative. Ce système implique que l’appartenance sexuelle aura le dessus sur les compétences dans l’attribution du pouvoir politique.
De plus, le système en question est anti-démocratique car il ne laisse pas le libre choix aux électeurs. De ce fait, les femmes seront admises au sein des instances dirigeantes des collectivités locales sans avoir à faire face réellement à la concurrence. Elles courent le risque d’être considérées comme des conseillères de catégorie inférieure, leurs places au sein des instances municipales ayant été acquises sur une base préférentielle. Aussi, le quota en politique peut donner lieu à un plafond qui empêchera plus de femmes à s’y engager à moins qu’elles s’inscrivent dans une bataille pour relever le pourcentage du quota.
En fin de compte, la nouvelle loi prévue ne sert pas la cause des femmes, ni ne leur permet d’assurer une certaine représentation au niveau des collectivités locales. Il faut donc chercher d’autres avenues pour le faire. Et ce en respectant la démocratie et en privilégiant la compétence. Pour y parvenir, il est impératif de changer la mentalité des mauriciens; notre société dans son ensemble doit accepter les compétences féminines dans la sphère politique.
Par ailleurs, une vraie réforme électorale s’impose – qui permet une représentation des partis politiques en fonction du pourcentage de votes obtenus aux élections. S’ensuivra subtilement une meilleure représentation des femmes.
Après le renvoi antidémocratique des élections municipales l’année dernière en raison d’une réforme que compte apporter le gouvernement, tout porte à croire que la Local Government Act 2003 sera tôt ou tard remplacée par une nouvelle loi. Est-ce par fanatisme politique en vue d’effacer les traces de ceux qui se félicitent d’une loi “formidable” ou est-ce là une stratégie pour brouiller les cartes? Quoi qu’il en soit, ce projet de loi comporte deux éléments importants : le non cumul des fonctions par les députés et un système de quota. Théoriquement, le non cumul des fonctions générera plus de places pour une nouvelle génération de politiciens. Quant au quota, les partis politiques devront obligatoirement aligner un tiers de candidats femmes.
Le quota découle du fait qu’il y ait un manque d’opportunités pour que les femmes puissent réaliser leur potentiel sur le plan politique. L’idée qui sous-tend ce système consiste à garantir une participation accrue de la gent féminine et à veiller à ce qu’elle ne soit pas marginalisée. La formule que préconise le ministre vise à faire en sorte que les femmes constituent au moins un tiers des conseillers municipaux.
A première vue, c’est intéressant dans la mesure où l’expérience des femmes est nécessaire à la vie politique. Ce système permettra une utilisation maximale des ressources humaines. Il faut aussi souligner qu’on aura droit à des expériences différentes qui peuvent se révéler enrichissantes sur le plan politique. En cela, le quota est un moyen efficace pour un accroissement substantiel de la représentation des femmes.
Toutefois, le revers de la médaille veut que ce système de quota soit contraire au principe d’égalité des chances. Il faut rappeler que cette hausse substantielle de la représentation des femmes pourrait être plus quantitative que qualitative. Ce système implique que l’appartenance sexuelle aura le dessus sur les compétences dans l’attribution du pouvoir politique.
De plus, le système en question est anti-démocratique car il ne laisse pas le libre choix aux électeurs. De ce fait, les femmes seront admises au sein des instances dirigeantes des collectivités locales sans avoir à faire face réellement à la concurrence. Elles courent le risque d’être considérées comme des conseillères de catégorie inférieure, leurs places au sein des instances municipales ayant été acquises sur une base préférentielle. Aussi, le quota en politique peut donner lieu à un plafond qui empêchera plus de femmes à s’y engager à moins qu’elles s’inscrivent dans une bataille pour relever le pourcentage du quota.
En fin de compte, la nouvelle loi prévue ne sert pas la cause des femmes, ni ne leur permet d’assurer une certaine représentation au niveau des collectivités locales. Il faut donc chercher d’autres avenues pour le faire. Et ce en respectant la démocratie et en privilégiant la compétence. Pour y parvenir, il est impératif de changer la mentalité des mauriciens; notre société dans son ensemble doit accepter les compétences féminines dans la sphère politique.
Par ailleurs, une vraie réforme électorale s’impose – qui permet une représentation des partis politiques en fonction du pourcentage de votes obtenus aux élections. S’ensuivra subtilement une meilleure représentation des femmes.
Termes liés
0 comments:
Post a Comment